4 mars 2012

Jean-Philippe Tremblay, Carnavals divers


Comme Mathieu Arsenault l'écrira sur la carte de hockey d'auteur:
Tremblay fait fonctionner ensemble deux aspects de la vie urbaine. La décadence hipster faite de pistes de danse ironique, de soirées de poudre blasées et de baises sans conviction avec le cri informe de l'opinion publique formattée par les médias de masse. Le projet de Carnavals divers est de démontrer que ces deux réalités sont complémentaires et forment les deux facettes de la même vacuité politique qui évide la subjectivité et rend impossible tout lyrisme, toute sincérité, toute aspiration poétique. Mais paradoxalement, en combattant sans relâche sa propre stupeur et la tentation de se taire définitivement, Tremblay atteint cette force véritablement tragique dont rêvent en vain beaucoup de poètes actuels.

Pour moi Carnavals divers ce sera toujours une voix, basse, qui me parle à moi toute seule. Une écriture poétique comme on a rarement pu en lire au Québec francophone, comme si enfin s'était transposée la quotidienneté bouleversante des québécois anglophones dans un recueil en français. Enfin! ... et merveilleusement.

Jean-Philippe Tremblay, Carnavals divers, L'écrou, 2011.