2 mars 2014

Sébastien Dulude, « Léviathan »



Il entre en scène avec une glacière. En sort un gilet de laine congelé qu'il entreprendra ensuite de déplier malgré la fibre glacée pour lui redonner sa forme. S'acharnant sur lui comme il a tenté sans succès de réanimer son père des années auparavant. Puis ses mains rouges et meurtries tenteront de se frayer un chemin dans les manches jusqu'à ce qu'il réussisse à enfiler le gilet. Le poème qu'il lira ensuite parle de la glace qui conserve les souvenirs comme elle conserve la viande, du poids des morts qu'on porte avec nous tous les jours et de toutes ces vies inachevées, ces relations inaccomplies. Avec cette performance, Sébastien Dulude a passé un cap en poésie de performance. Il est a des kilomètres de tous les autres en matière de lecture publique.